Les transferts des émigrés libanais estimés à 8,2 milliards de dollars en 2010

18Nov10

Les transferts des émigrés libanais vers leur pays d’origine devraient dépasser les huit milliards de dollars en 2010, soit une hausse de 8% par rapport à 2009, selon un rapport de la Banque mondiale repris par un bulletin bancaire local.

Dans son rapport annuel sur les “migrations et les transferts des émigrés“, la Banque mondiale estime que ces transferts passeront de 7,6 à 8,2 milliards de dollars en 2010, d’après le bulletin hebdomadaire de la banque libanaise Audi, “Lebanon Weekly Monitor”.

Ce chiffre représente 22% de l’ensemble des transferts vers la région (37,5 mds de dollars), plaçant le Liban au premier rang des pays de la zone MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) destinataires de virements en provenance de leurs expatriés, devant l’Egypte (7,7 mds) et le Maroc (6,4 mds).

Les transferts vers le Liban totaliseront 20,9% du Produit intérieur brut (PIB) de ce petit pays méditerranéen de quatre millions d’habitants, loin devant la Jordanie (14%).

Selon le rapport, de tels chiffres soulignent une nouvelle fois “l’importance de ces flux pour l’économie libanaise”, qui ploie sous une dette publique de près de 51 milliards de dollars (156% du PIB en 2009), faisant du Liban l’un des pays les plus endettés au monde.

“L’augmentation continue de ces transferts s’explique par (…) la solide croissance économique du pays, qui a encouragé les expatriés libanais à envoyer de l’argent vers leur pays”, indique le rapport. Ces virements ont crû de 9% en 2009 et devraient croître de 8% en 2010, selon des chiffres du Fonds monétaire international.

La Banque mondiale estime par ailleurs que peu de Libanais travaillant à l’étranger ont perdu leur emploi en raison de la crise mondiale.

“C’est dû surtout au fait que les Libanais travaillant dans le Golfe sont qualifiés alors que les licenciements (dans cette zone, NDLR) ont surtout touché des travailleurs non qualifiés”, poursuit le rapport.

Le Liban a pu résister à la crise mondiale grâce à ces transferts de ses expatriés, véritable bouffée d’oxygène pour les ménages libanais, ainsi qu’à des régulations prudentes de la banque centrale qui ont favorisé un solide secteur bancaire riche en liquidités.